jeudi 15 octobre 2009

Bilan de la concertation publique

Synthèse et bilan de la concertation à la fin septembre 2009

I/ Le dispositif de concertation et les objectifs généraux poursuivis

En premier lieu, il faut rappeler que la démarche de concertation publique sur le projet de lotissement "éco-quartier" à Lariou, engagée par la Ville d'Aire sur l'Adour et la SATEL maître d'ouvrage de l'opération, se place en dehors d'un cadre formel et d'obligation légale. Cette démarche s'inscrit plutôt dans un processus voulu comme partenarial et de large association à l'élaboration du projet.

Ainsi le dialogue avec les habitants et les autres acteurs intéressés vient nourrir les travaux des bureaux d'études et de l'aménageur, dont en retour les analyses et options proposées sont examinées et rediscutées, avant arbitrage par les élus.
La sollicitation de la participation citoyenne et les débats qui s’en sont suivis, aspects fondamentaux des projets conçus selon le modèle du développement durable, sont une démarche nécessaire dès lors qu'il s'agit de dessiner, de réaliser puis d'occuper un éco-quartier.
Ce projet illustre la volonté des responsables de la commune de proposer un meilleur cadre de vie pour tous en conciliant respect de l’environnement et contraintes économiques.
La concertation publique, tout comme l'étude de conception du projet, ont été initiées en mai 2009 et sont aujourd'hui dans une phase préliminaire, laquelle débouche en septembre-octobre 2009 sur une première définition des orientations d'aménagement.
Au cours de cette première phase, l'objectif de démarche de concertation a été, d'une part d'informer sur les enjeux et les grandes lignes de la réflexion "éco-quartier", et d'autre part d'organiser les conditions d'un dialogue constructif entre collectivité, professionnels concernés et habitants souhaitant s'impliquer.

Cette démarche a ainsi pris plusieurs formes :
  • Une information générale à la population, par le biais de la publication d'un avis dans la presse, d'affichages sur les panneaux urbains avant chaque réunion, de la mise en ligne d'un blog dédié au futur éco-quartier, permettant de suivre l'évolution du projet ;
  • Une réunion publique organisée le 26 mai, au cours de laquelle ont été exposés les objectifs de l'approche "éco-quartier" ainsi que la démarche participative qui accompagne ce projet ;
  • Quatre réunions thématiques, organisées en "groupes projet" restreints et à caractère mixte (habitants, institutionnels, professionnels, représentant de la Ville). Ces groupes se sont constitués à partir d'une libre participation d'habitants et d'invitations en direction de structures publiques et institutionnelles. Leur principe était de focaliser les discussions sur les grands thèmes d'enjeux apparaissant comme déterminants pour la définition du projet. Les réunions se sont déroulées de la manière suivante : Eau et Biodiversité, le 11 juin ; Diversité Sociale et Services à la population, le 12 juin; Déplacements et Bruit, le 12 juin ; Energie et Déchets, le 16 juin.

II/ Rappel de quelques éléments fondamentaux du site et de l'opération projetée
  • Le projet de lotissement à Lariou a pour objet principal l'aménagement d'ensemble de terrains destinés à l'implantation de logements neufs à caractère mixte. Il est important de préciser que le travail sur ce projet a été engagé sans a priori sur le contenu détaillé du programme à mettre en oeuvre (nombre de logements, formes bâties, part de l'habitat social, éventuels équipements ou services complémentaires …), mais avec une exigence de respect de critères environnementaux, sociaux et économiques incontournables dans une démarche d'urbanisme durable : - une offre de logements adaptée à une diversité de populations, - la recherche de proximité des fonctions urbaines, - le souci de rationalité économique dans la conception et les usages, - l'intégration des atouts et des contraintes propres au site et à son environnement.
  • Le site de projet se place au sud-ouest et à environ 1,5 km du centre-ville, sur le plateau du quartier du Mas où se concentre l'essentiel du développement résidentiel prévu par le Plan Local d'Urbanisme d'Aire sur l'Adour. Cette relative distance du centre, ajoutée à une certaine discontinuité urbaine et aux effets de rupture topographique entre plaine et plateau, font du quartier du Mas une entité propre et une échelle de réflexion pertinente pour le projet "d'éco-quartier". Le site apparaît ainsi relativement éloigné des principaux pôles d'équipements, d'activités et de commerces positionnés dans la plaine de l'Adour ; il est en revanche proche de la cité scolaire (collège-lycée), principal pôle générateur de déplacements du secteur, et des autres équipements et services de proximité proposés sur le quartier.
  • Les terrains concernés, actuellement propriétés de la SATEL, couvrent une superficie d'environ 8 ha. Ils constituent actuellement un espace cultivé "en limite de ville", bordé : - à l'ouest par de l'habitat individuel en lotissement, de forme pavillonnaire classique, - à l'est par un bois dense qui occupe le coteau, et qui constitue à la fois une limite paysagère franche et le principal espace de biodiversité potentielle à proximité du site. La configuration du site, en bordure d'un plateau relativement étroit, se traduit par des pentes orientées Est et un relief localement abrupt en fond de terrains, induisant des écoulements naturels en direction du coteau boisé.
    III/ Les enseignements tirés de la concertation
À la suite des différentes réunions, plusieurs constats d'ordre général peuvent être faits :

– Une participation relativement importante et surtout très impliquée des aturins. Malgré la taille restreinte de l'opération dans le contexte territorial d'Aire sur l'Adour, l'approche "éco-quartier" a, semble-t-il, suscité l'intérêt et constitué une occasion de concrétiser certaines idées sur le thème d'actualité du développement durable.
– Une faible mobilisation des institutionnels, sans doute due aux horaires tardifs (18 h ou plus tard) qui avaient été choisis pour faciliter la participation des habitants aux groupes thématiques. La présence de plusieurs structures aux différentes réunions thématiques (SAHLM, ADIL, CAUE, SICTOM, Régies municipales) a toutefois permis d'éclairer et d'enrichir les débats par leurs retours d'expériences.
– Des sujets abordés de nature variée et quelquefois techniquement pointus. Les échanges au cours des différents groupes thématiques se sont parfois heurtés aux degrés de connaissance et de sensibilisation très hétérogènes des personnes présentes, ainsi qu'à la forte interdépendance des différentes composantes d'une opération d'aménagement.
– Au final, certaines préoccupations se dégagent clairement des débats (cf. infra), mais avec des réponses qui restent à contextualiser dans l'aménagement.

Ainsi, pour les avancées futures du projet, trois niveaux ou étapes possibles de concrétisation se dessinent :
  • la conception même du projet de lotissement et l'ajustement de son programme ;
  • les choix techniques pour les futurs bâtiments ;
  • les modalités d'usage du quartier et d'occupation de logements.
Les groupes thématiques ont mobilisé chacun entre 10 et 15 personnes pendant environ deux heures, au cours desquelles ont été débattues, approfondies, mais aussi élargies les questions liées à ces thèmes. Dans un souci d'information et de cadrage général des discussions, il a été systématiquement présenté un diaporama en début de réunion, comprenant :
- un rappel des enjeux clés et des perspectives pour chaque thématique concernée,
- les caractéristiques et paramètres déterminants du contexte local,
- des pistes de réflexion proposées sous la forme de questionnements.

Le résumé des échanges et des différentes contributions sont rappelés dans les comptes-rendus formalisés pour chaque réunion. De manière synthétique, il en ressort différents aspects à prendre en compte dans la suite du travail, et distingués comme suit :

􀂉 Les aspects sur lesquels il s'est dégagé un certain consensus, même s'ils restent à préciser : au-delà des approches techniques et des réponses individuelles ou ponctuelles aux problèmes posés, la nécessité d'un "vivre ensemble" de qualité constitue le thème majeur qui transparaît au travers des différents groupes.
Cette notion transversale renvoie à différentes préoccupations ou idées proposées : – un site ouvert sur l'extérieur, par des liens évidents avec le quartier du Mas (cheminements doux …), et de manière à éviter un effet introverti ou exclusif,
– un espace collectif, en gestion publique, pouvant être affecté à des activités de loisirs ou de pratiques plus ciblées sur l’écologie et imaginé en tant que lieu de partage et de rencontre sociale,
– un véritable "mélange" des statuts de logements, locatifs, d'accession sociale ou libre,
– un souci d'information et de sensibilisation des futurs occupants et usagers, voire de suivi dans le temps, quant aux bonnes pratiques environnementales à mettre en oeuvre (déplacements, déchets, consommations énergétiques et d'eau…).

􀂉 Les aspects sur lesquels des approches techniques et/ou croisées sont nécessaires pour déterminer ou parfaire les choix :
– La gestion écologique et le recyclage des eaux pluviales et de ruissellement. Ce point reçoit un avis favorable unanime mais les solutions à mettre en oeuvre apparaissent fortement interdépendantes avec d'autres paramètres du site ou du projet : la nature du sol et sa capacité d'infiltration ; la part d'espaces libres (non bâtis) et les types d'aménagement de sols ; les fonctions de biodiversité possiblement rattachées aux espaces verts ; de manière générale, les limites à fixer entre l'obligatoire, l'incitatif et le libre choix dans la gestion individuelle de l'eau
– La gestion durable des déchets, question qui renvoient à des législations, des compétences et des coûts spécifiques liés : aux modalités de gestion collectivisée (usage, entretien, surveillance…) d'un espace dédié aux déchets verts ; à un possible "pré-aménagement" ou "pré-équipement" des espaces résidentiels pour favoriser le tri sélectif ; aux principes de collecte des déchets ménagers à adopter, en relation avec les modes de desserte du lotissement et du quartier par le service public.
– Les exigences énergétiques pour les futurs bâtiments et les moyens de leurs mises en oeuvre. Trois questions restent en effet en suspend : la pertinence d'une ambition énergétique (ou "obligation de résultat") allant au-delà des prochaines réglementations thermiques (BBC avant fin 2012 ? bâtiments à énergie positive ?), dès lors que les moyens de contrôle manquent ou sont couteux (certifications) ;les modalités d'accompagnement des futurs pétionnaires pour encourager l'efficacité énergétique et la conception bioclimatique de leurs projets de constructions (filières locales, structures-conseil …) ; les moyens de concilier l'objectif d'optimisation des apports solaires dans les logements avec, d'une part la rationalité et l'économie foncière, et d'autre part une organisation urbaine cohérente au regard du site et de son environnement.

􀂉 Les aspects sur lesquels il est encore nécessaire de trouver un "point d'équilibre" ou de consensus :
– Le réglage de la densité d'occupation future du site, Cette question renvoie plus spécifiquement aux formes et images architecturales (hauteur maximum "acceptable", possibilités d'architectures et matériaux innovants,…) et à l'organisation du bâti (tailles parcellaires, continuités et/ou discontinuités, …) qui seront déterminantes pour le site de projet. Dans l'esprit d'un éco-quartier, les idées de compacité bâtie comme réponse aux préoccupations énergétiques et foncières, ainsi que d'une diversité dans l'aspect des constructions répondant à une diversité de logements, sont apparues au final intéressantes aux yeux des habitants - participants. Il s'agit de concilier ces notions, somme toute subjectives, avec d'autres préoccupations importantes, telles que : . l'intégration du projet dans son contexte bâti, boisé et topographique, . la place des espaces libres et le paysage végétal perçu, dans l'esprit de "ville à la campagne" ou "d'écrin de verdure" termes cités en cours de réunion, . le coût d'opération, répercuté au final sur les prix de vente des terrains, . les consommations et besoins induits en eau, assainissement et énergies.
– La place de la voiture dans le quartier et les modalités de son intégration L’esprit d’aménagement d’un éco-quartier milite a priori pour une limitation de l'accessibilité et de l'impact visuel de la voiture, et à l'inverse pour une priorité donnée aux circulations douces et aux zones piétonnes. Les échanges en groupes thématiques n'ont pas permis de formuler plus précisément cette idée, notamment ses possibles traductions en termes d'aménagements de voies ou de gestion du stationnement (regroupements en poches, …). Dans un contexte local marqué par l'absence d'offre en transports collectifs et un déficit en aménagements cyclables, il importe de savoir mesurer au plus juste l’importance que l’on souhaite accorder à la voiture, afin de répondre aux besoins d'accessibilité et d’éviter un stationnement anarchique, tout en considérant que l’écoquartier doit être un facteur de (ou plutôt une aide au) changement des comportements individuels.
– L'implantation d'équipements et de services La possible création d'équipements et de services (commerces ou autres), en accompagnant de l'éco-quartier, a été abordée en groupe thématique. Cette question toutefois est restée au stade de l'hypothèse non définie, dans la mesure où elle dépasse la stricte échelle du site de projet et s'inscrit dans une politique d'aménagement de l'ensemble du quartier du Mas. Plusieurs questions de fond restent donc à clarifier : les besoins actuels et les potentiels d'urbanisation future sur le Mas justifient-ils de préserver ou réserver des espaces dédiés à de futurs équipements et services ? Le site du projet de lotissement est-il intéressant (au regard de son positionnement, de l'équilibre du projet …) dans cette perspective ? Quels types d'équipements ou catégories de services sont à prioriser ?

IV Les suites à donner et la poursuite de la démarche

Les prochaines phases de conception et de concertation sur le projet d'éco-quartier de Lariou vont consister à :

– contextualiser dans l'aménagement du site les réponses et hypothèses formulées précédemment,
– préciser le programme de construction et d'équipements, et estimer financièrement les coûts d'aménagement,
– poursuivre la concertation publique sur la base des premières options choisies, le cas échéant dans le cadre de nouveaux groupes de travail.
Dans une première étape, des propositions d'orientations pour l'éco-quartier et d'esquisses d'aménagement vont être formulées par l'équipe d'études. Ces propositions seront soumises aux arbitrages de la Ville et de l'aménageur, puis à la concertation publique.

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